RVM 93.7 émission le Bouche à oreille
Rubrique : « Mots sans maux » par Alain Bron
Sources : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) ; Dictionnaire historique de la Langue Française, pourquois.com, expressions-francaises.fr, wikipedia, expressions.fr, La puce à l’oreille (Claude Duneton), expressio.fr
Jeudi 4 juin 2020
A propos de la Ligue des Droits de l’Homme
Créée en 1898 pour défendre un innocent, le capitaine Dreyfus, la Ligue des droits de l’Homme est de tous les combats pour la justice, les libertés, les droits civiques et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels, contre le racisme et l’antisémitisme depuis plus de 120 ans.
Parce qu’il n’y a pas de citoyenneté sans citoyens et citoyennes, la LDH ne se conçoit pas sans l’engagement de celles et ceux qui la rejoignent. Association loi de 1901, elle vit essentiellement grâce au dévouement de ses adhérents et adhérentes. La LDH intervient sur l’ensemble du territoire à travers ses sections locales et sur une multitude de sujets.
Ligue
(Début du XIVe siècle) De l’italien liga « alliance », du latin ligare (« lier »), comme le mot « religion » (controversé).
Au départ une association d’Etats pour se défendre ou pour attaquer, puis au XIXè siècle se dit d’une association qui se propose de défendre des buts moraux, humanitaires
Droit
De l’ancien français dreit. Du latin directus (« en ligne droite »), venant d’une racine de l’indo-européen commun *reg (« diriger en droite ligne »). Attesté au IXè siècle pour désigner la justice, le respect des lois.
Justice
du latin justitia, justice, ayant lui-même pour racine, jus, juris, le droit au sens de permission en matière de religion. La justice est un principe moral de la vie sociale fondé sur la reconnaissance et le respect du droit des autres qui peut être le droit naturel (l'équité) ou le droit positif (la loi).
Liberté
du latin liber, libre. La liberté est l'état d'une personne ou d'un peuple qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre personne, par un pouvoir tyrannique ou par une puissance étrangère. C'est aussi l'état d'une personne qui n'est ni prisonnière ni sous la dépendance de quelqu'un.
La liberté peut être définie de manière positive comme l'autonomie et la spontanéité d'une personne douée de raison. La liberté est la possibilité de pouvoir agir selon sa propre volonté, dans le cadre d'un système politique ou social, dans la mesure où l'on ne porte pas atteinte aux droits des autres et à la sécurité publique.
Les différentes formes de liberté :
- Liberté naturelle : en vertu du droit naturel.
- Liberté civile : en respectant les lois.
- Liberté politique : pouvoir exercer une activité politique, adhérer à un parti, militer, élire des représentants...
- Liberté individuelle : droit de chacun d'agir librement sans encourir de mesures arbitraires (emprisonnement, astreinte à résidence, interdiction de se déplacer, etc.).
Utilisé seul, le terme "liberté" recouvre à la fois la liberté individuelle, la liberté civile et la liberté politique.
Avec un substantif ou un adjectif, "la liberté ..." décline les principes de la liberté appliqués à un domaine. Exemples :
- Liberté de conscience (choix d'une religion ou le refus d'avoir une religion),
- Liberté du culte,
- Liberté d'opinion, de pensée, d'expression (en matière politique, religieuse, philosophique),
- Liberté de la presse,
- Liberté de mouvement,
- Liberté d'association,
- Liberté syndicale,
- Liberté économique,
Dans la devise "Liberté, Egalité, Fraternité " de la République française (issue de la Révolution Française), le terme "liberté" sous-entend que la contrainte et le devoir ne peuvent venir que des lois établies par l'Assemblée nationale librement élue par le peuple.
Civique, civisme, citoyen
du latin civis, celui qui a droit de cité, citoyen. Le civisme désigne le respect, l'attachement et le dévouement du citoyen pour son pays ou pour la collectivité dans laquelle il vit. Le latin a traduit le grec polis (la cité) qui a donné (police, politique)
Racisme
de l'italien razza, sorte, famille, souche, venant du latin ratio, ordre, catégorie, espèce, partie.
Le racisme est un système de théories et de croyances individuelles ou collectives selon lesquelles il existe des "races" dans l'espèce humaine et une hiérarchie entre elles. Les individus sont réduits à un ensemble de critères identitaires considérés comme spécifiques et sur lesquels il est porté des jugements de valeur : inférieurs, nuisibles...
Ces théories servent alors à légitimer des doctrines politiques racistes qui recherchent la domination d'une "race", considérée comme pure et supérieure, sur les autres. Des droits, reconnus à certains, sont contestés à d'autres. Au-delà du sentiment d'hostilité envers un groupe racial, le racisme sert à justifier des entreprises de marginalisation (ghettos), de ségrégation, d'exclusion, d'anéantissement (pogroms), de génocide.
Depuis l'Antiquité, le racisme s'est manifesté de différentes manières :
- Esclavage,
- Colonialisme,
- Antisémitisme,
- Génocide (Indiens d'Amérique, Arméniens),
- "Solution finale" du nazisme (Shoah),
- Apartheid (Afrique du sud)
- Ségrégation des noirs aux Etats-Unis,
- Epurations ethniques modernes (Nigeria, Biafra, Kosovo, Rwanda)
- Néonationalisme.
En ne reconnaissant pas l'égalité des groupes humains, le racisme s'oppose aux idées de justice, d'humanité, de fraternité et de dignité humaine, ce qui le rend moralement haïssable. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le racisme est considéré comme socialement inacceptable, en Occident notamment.
En outre, la génétique a montré que les différences entre individus d'une même "ethnie" peuvent être plus importantes qu'entre des individus d'ethnies différentes. En effet, la proportion du génome humain à l'origine des caractères morphologiques, comme la couleur de peau, est extrêmement faible.
Laïcité
du grec ancien laikos, peuple.
Dans le langage chrétien, un laïc était au Moyen Age un "baptisé" qui n'appartenait pas au clergé. De nos jours, c'est une personne chargée de fonctions qui étaient autrefois dévolues au clergé, dans une institution catholique.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous la IIIe République, la laïcité est devenue une conception de l'organisation de la société visant à la neutralité réciproque des pouvoirs spirituels et religieux par rapport aux pouvoirs politiques, civils, administratifs. Le but était de lutter contre le cléricalisme, c'est-à-dire l'influence des clergés et des mouvements ou partis religieux sur les affaires publiques. La laïcité est aussi une éthique basée sur la liberté de conscience visant à l'épanouissement de l'Homme en tant qu'individu et citoyen.
Concrètement, la laïcité est fondée sur le principe de séparation juridique des Eglises et de l'Etat (loi de 1905 en France), en particulier en matière d'enseignement.
Cette séparation a pour conséquence :
- la garantie apportée par l'Etat de la liberté de conscience et du droit de d'exprimer ses convictions (droit de croire ou de ne pas croire, de changer de religion, d'assister ou pas aux cérémonies religieuses).
- la neutralité de l'État en matière religieuse. Aucune religion n'est privilégiée; il n'y a pas de hiérarchie entre les croyances ou entre croyance et non-croyance.
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Diffusion : jeudi à 19h00
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Bonne écoute !
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Bibliographie d'Alain BRON :
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