Comment déjouer les radars

Comment déjouer les radars

Copyright © 2008 Alain BRON,  Tous droits réservés.

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Guide pratique

les articles suivants ont été publiés chaque jour dans cette rubrique de janvier à mars 2008.

Ils font à présent partie de l'ouvrage "Comment sourire aux radars" publié chez Hachette pratique

voir :  http://alainbron.ublog.com/alain_bron_auteur/2008/06/comment-sourire-aux-radars.html

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Introduction

Points contre pointes

Disons le tout net, le radar sauve des vies. Mais dans le même temps, il devient quasiment impossible de pousser sa voiture au-delà du 50 à l’heure sous peine de prendre une prune et de se faire retirer des points.
Même quand la voie est dégagée, même quand il n’y a aucun risque pour soi et pour les autres, pousser une pointe devient une intolérable infraction au civisme. Si Rouler tue est vrai statistiquement, rouler devient surtout un risque d’intégrité mentale. En cause, les radars, machines voyantes et aveugles, dénonciatrices et sourdes, sadiques et insensibles. Face à ce phénomène de société, « Comment déjouer les radars", donne des exemples à ne pas suivre, décrit des cas non violents où la mauvaise foi, l'astuce et l'impudence deviennent reines. Un petit livre qui rend sa dignité aux citoyens qui ne confondent pas vitesse et précipitation.
Ce guide pratique s’adresse à vous, conducteurs et conductrices. Il vous permet de connaître vos amis les radars, de les approcher, de dialoguer avec eux, de les narguer éventuellement et de vous défendre si par malheur ils vous ont lâchement flashés dans le dos.

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Nos amis les radars

• Du fond de la tombe 

Savez-vous que les radars existent depuis des temps immémoriaux ? Des manuscrits très rares en font état au Moyen-Orient, 2500 ans avant J.C. Ils étaient alors composés d’un œil de Caïn et d’une foudre divine. Ils servaient tout simplement à détecter les péchés capitaux. D’où ce respect inexplicable aujourd’hui pour leurs descendants électroniques. Même clergé en toge noire, mêmes adeptes épouvantés.

• Nom de Zeus !

Ah, mais pas du tout ! Les radars descendent en ligne directe des cyclopes, mon jeune ami. Un petit rappel. Ces cyclopes n’ont qu’un œil au milieu du front. Ils sont les enfants d'Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre). Ils sont trois : Brontès (Tonnerre), Stéropès (Éclair) et Argès (Foudre). Ouranos, effrayé par leur force, les enferme dans le Tartare. Plus tard, après bien des turpitudes, ils fabriquent la foudre que Zeus utilise pour renverser Cronos et devenir le maître de l'Univers. ça ne vous dit rien ?

• Un arbre à prunes

Le radar n’est pas, comme certains le font croire, un arbre à prunes.
Inutile donc de l’arroser.
Même d’essence.

• A points

Le radar se sert bleu, saignant et à points.
Bleu, il est inoffensif,
Saignant, il est dramatique,
À points, il est agaçant

• Prothèse

Voyons les choses froidement : le radar n’est guère qu’une prothèse à distance d’un corps difforme au gros cerveau procédurier.
Encore heureux qu’ils aient fabriqué un œil artificiel et non un dentier !

• Le sexe des radars

Comme les escargots, les radars portent leur maison sur le dos. Ils sont à la fois mâles et femelles. Enfin, ça dépend. Ça dépend de celui ou celle qui regarde la photo devant son ordinateur, loin, très loin du radar. Inutile donc de culbuter l’engin pour connaître son sexe.

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Conduire sous l’œil des radars

• Bingo !

Dans l’univers des rocades, périphériques et autres, les limitations de vitesse passent souvent du 90 au 70 sans crier gare, pour reprendre à 80 puis descendre à 50 et remonter, sans motif apparent, à 110. Le choix de la vitesse devient aléatoire avec 120 combinaisons possibles pour les cinq prochains panneaux (la formule : n !/(n-p) ! avec n=p=5). Ajoutez donc au plaisir de la conduite celui du pari. Vous amuserez ainsi votre famille assoupie tout en ayant le grand frisson. Le seul jeu où l’on ne gagne jamais d’argent !

• Alzheimer

Pour bien conduire sous l’œil des radars, munissez-vous d’un crayon et d’un calepin. Notez alors scrupuleusement la vitesse du dernier panneau de limitation, puis adaptez votre vitesse. Vous aurez ainsi une chance de vous rappeler la bonne allure à l’approche d’un radar. Sauf si un autre panneau est apparu pendant que vous notiez le précédent. Et là…

• Pile ou face

À l’approche d’un radar, pilez pour réduire votre vitesse. Deux solutions. Soit la voiture suivante vous percute, ainsi que la suivante et ainsi de suite. Dans ce cas, il n’y avait pas de raison de ralentir, vous ne vous êtes pas fait flasher. Soit vous ne pilez pas et vous vous faites flasher. Pile ou face.

• Derrière, devant

Au volant, ne vous retournez pas pour hurler à vos enfants : « On ne se moque pas des radars ! Cet engin sauve des milliers de vie ! ». Pendant ce temps, un cerf peut traverser la voie, un automobiliste en panne peut faire un pas en avant, un gendarme peut vous donner ordre de vous garer, un cantonnier peut travailler sur le bord de la route, … Bon, vous avez compris. Regardez devant vous, roulez à moins de 50 et croisez les doigts.

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Approcher un radar

• Caméras cassées

Pour éviter le ridicule des caméras cachées, nombre d’entre vous se déguisent pour approcher les radars. Voici, selon les statistiques de la Gendarmerie Nationale, les panoplies observées avant déprédation des radars :
- En milieu urbain : 217 Zorro (dont deux avec cheval), 57 Robin des Bois, 56 Sarkozy, 12 Hulk, 23 Arsène Lupin
- En milieu rural : 2749 lapins de garennes, 72 sangliers, 146 chasseurs, 14 gendarmes, 1 loup-garou

• Le bout du tunnel

Une des façons les plus discrètes d’approcher un radar est de creuser un tunnel sous la route. Vous l’avez compris, les caméras ni voient que du feu. Il faut simplement bien viser et s’approcher du pied du radar. Là vous observerez deux câbles. Ils se ressemblent. Si vous survivez à la section du câble électrique, coupez alors le câble de transmission. Sinon, de votre sépulture, vous aurez le privilège de visionner les images avant tous les autres. Gratuitement, pendant des années.

• Humanoïdes associés

Pour troubler le peu d’intelligence de la machine, il est de bon ton de se déguiser en cabine de Photomaton, cousine lointaine du radar. S’ils ont deux organes en commun, le flash et l’œil, le radar possède, en plus, la mémoire. Prochaine étape d’évolution du photomaton ?

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Dialoguer avec un radar

• Savoir vivre

Un radar ne répond pas aux formules de politesse.
Si vous dites : « Bonjour Madame » ou « Bonjour Monsieur », ou pire « Comment allez-vous ? », le radar ne vous répondra pas.
Inutile donc de s’acharner sur lui à coup de masse pour lui inculquer un semblant de savoir vivre.

• Question d'honneur

Le radar répond à des signes sommaires. Face à lui, un geste brusque du bras droit sur l’avant bras gauche (par exemple) déclenche le flash. Il suffit que le bras droit bouge à plus de 50 à l’heure. Le dialogue devient plus difficile sur l’autoroute où les flashes se déclenchent à 130.

• Les radars parlent aux radars

Rien de plus efficace que l’identification à l’autre. N’hésitez pas à vous déguiser en radar pour rentrer en contact avec un radar. La seule difficulté est de sauter à cloche-pied pour approcher. Mais arrivé en face de l’être aimé, quelle joie de pouvoir échanger vos impressions !

• Judas

Prêcher devant un radar provoque une réaction quasi automatique : la venue des forces de police. Dites-vous bien que votre attitude christique est source de jalousie chez les autres conducteurs. En retour, ils vous dénonceront dans les dix minutes qui suivent le début de votre tentative de prosélytisme.

• Le siècle des lumières

Si le prêche ne suffit pas, vous serez tentés par l’insulte. Sachez que les expressions « trou du cul », « n’a-qu’un-œil » et autres métaphores anthropomorphiques laissent le radar totalement froid. En revanche, dire qu’il n’est pas une « lumière » le vexe très profondément. À bon entendeur…

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Négocier avec un radar

• Encore plus beau

Tout le travail d’approche et de dialogue ne devrait avoir qu’un seul but : rendre le radar encore plus beau. Négociez donc avec lui la meilleure décoration possible. Tout en en bleu à la Klein ou très travaillé, genre « Les Ménines » de Velasquez ou « Le radeau de la Méduse » de Géricault. Si vous choisissez la reproduction de grands classiques, préférez la panoplie de Léonard de Vinci (Longs cheveux, barbe, longue blouse) et prenez tout votre temps.

• Blanc bonnet ou bonnet rouge

S’efforcer d’embellir les radars, rend la route plus gaie, plus sûre puisque les automobilistes ne s’endorment pas. Félicitations aux artistes qui ont transformé les radars fixes en Schtroumpfs, en père Noël, en Marianne ou en préservatifs. Il va de soi que le bonnet de ces personnages ne doit pas être enfoncé jusqu’au sol…

• Pub

Pourquoi ne pas tirer parti des radars fixes pour faire de la publicité ? Génial ! Cependant, il serait de très mauvais goût pour les entreprises de pompes funèbres d’annoncer des slogans du genre : « Roulez à tombeau ouvert ! »

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Corrompre les radars

• Pas si sages

On l’aura compris, le radar ne doit son intelligence qu’aux personnels qui visionnent les images. Les images n’étant pas si sages, tout est donc possible pour détourner le regard des contrôleurs. Mais ne vous méprenez pas : une pin-up aguichante sur le pare-brise arrière peut s’avérer contre-productif, surtout si le contrôleur est une contrôleuse.

• Homéopathie

Usez de l’homéopathie. Flashez les flasheurs. Rien de plus simple : sur la route, à l’approche d’un radar, déclenchez une série continue de flashes pour obscurcir la photo prise par le radar. Ah, pensez à recharger régulièrement la batterie de votre flash et, surtout, mettez des lunettes de soleil. Même la nuit.

• La science pour tous

Pour savoir si le radar régénère ses flashes grâce à la foudre, reproduisez l’expérience de Benjamin Franklin. Attachez un cerf-volant sur un radar pendant un très gros orage. Est-ce utile de préciser que vous ne devez pas attendre sur place les effets de l’éclair ?

• Audimat

Rien ne ressemble plus à une télé que la vitre d’un radar. Pour transformer ce lieu déshérité en lieu de convivialité, procédez comme suit. D’abord, annoncez une émission de grande écoute (foot, concours de chansons, jeu d’argent, … bref le gratin de l’audimat). Avant l’heure dite, mettez des sièges pliants devant le radar et une caisse emplie de canettes de bière. Vous serez sûr de rouler en toute impunité pendant deux heures environ.

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Narguer les radars

• Pieds de nez

Pieds de nez, bras d'honneur et langue chargée n’arrangent pas vos affaires, surtout face à des radars mobiles. Il est préférable de suivre ou de précéder de très près une voiture officielle qui, elle, déclenchera le flash mais demeurera impunie.

• Ecran de fumée

C’est jouer petit bras que de dépasser la vitesse autorisée de 2 kilomètres à l’heure. Non, il faut y ajouter du panache ! Vous pouvez, par exemple, fumer au volant. Double interdiction sociale. Intolérable provocation au monde juridico-policier. Surtout si la fumée est telle qu’on ne permet pas de distinguer le conducteur sur la photo.

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Comment ne jamais se faire flasher

• Vroum vroum

Si vous avez une Ferrari, par exemple, démontez votre moteur pour le remplacer par celui d’une mobylette. Brancher un haut-parleur dans le vide restant pour passer le bruit du moteur V8 que vous avez pris la précaution d’enregistrer avant son démontage. Roulez alors fièrement à 30 à l’heure. Croyez-le : vous allez être remarqué comme jamais.

• Un carton

Ah ! Si le haut-parleur ne marche pas, mettez un bout de carton dans l’enjoliveur d’une roue avant. Le bruit sera du meilleur effet et, nul doute, vous vous ferez encore plus remarquer.

• Ni cul ni tête

À l’approche d’un radar, faites demi-tour et passez à reculons devant l’engin. L’examinateur n’en croira pas ses yeux et finira par incriminer la technologie. Plus fort, roulez tout le temps en marche arrière. Comme la terre est ronde, vous arriverez bien un jour à l’endroit désiré.

• Just married

Décorez votre voiture des parements traditionnels des noces de campagne. Casseroles, pot de chambre, balais,… bref tout l’attirail des mariages bien de chez nous. Prenez soin de laisser pendre la traîne de la nouvelle épouse sur la plaque minéralogique. Puis roulez. Vous verrez, même les gendarmes vous feront un petit signe de compassion. Pas pour vous plaindre des effets des radars, mais de ceux du mariage…

• En voiture !

Le meilleur moyen de ne jamais se faire flasher est de prendre le train. Essayez. On ne prend plus d’escarbilles dans les yeux. Dommage que la SNCF supprime de plus en plus de lignes locales…

• Poulet

Je connais un automobiliste qui, malgré toute son inattention, ne s’est jamais fait flasher. Il est triste. Il se sent exclu de la société. Si vous êtes dans son cas et si vous voulez éviter un suicide inutile, envoyez, comme Victor Hugo, un poème à votre radar aimé.

Si je demeure,

Triste, à vos pieds,

Et si je pleure,

C'est bien, flashez.

Vous verrez, ça fait un bien fou.

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Répondre à la police

• Le même

Si un motard vous arrête et vous dit : « Z’avez vu à quelle vitesse vous rouliez ? ». Ne répondez jamais « C’est exactement comme vous. Je m’occupe de la route pas de mon compteur ». Même si c’est vrai. Les motards ont horreur des imitateurs.

• Passer inaperçu

Si un motard vous arrête, faites un sourire contrit, montrez vos papiers d’identité, votre carte grise, votre assurance, votre permis de pêche, dites que vous aimez les radars, les motards, les miradors, les matadors, et que vous croyez en la justice de votre pays.

Mais de grâce, ne gâchez pas tout en lâchant : « P’tain, qu’est-ce qu’y faut pas faire pour planquer la schnoufe ».

• Misogyne

Le flic normal considère par avance l’automobiliste comme un insoumis. Inutile donc de lui répondre que vous rouliez vite pour échapper à l’Etat, au fisc et à la police. Vous risqueriez, en plus, une bavure en bonne et due forme. Non, dites plutôt que vous fuyez une mère tyrannique, une épouse acariâtre et une maîtresse jalouse. Possible alors qu’il s’enfuie sur sa moto et qu’il disparaisse à l’horizon.

• À côté de la plaque

L’apparition des radars a entraîné la multiplication des fausses plaques minéralogiques. À cause des fausses plaques et des faux papiers, la police pratique des « contrôles informels de cohérence » sur tous les véhicules. Malheur à celui qui laisse traîner un Nord-Matin dans sa voiture immatriculée 13. Pour tous ceux qui n’ont rien à se reprocher, il devient indispensable d’ajouter un élément de cohérence dans leur voiture. Par exemple, pour les 25, une saucisse de Montbéliard accrochée au rétroviseur. Pour les 59, un Maroilles négligemment posé sur la lunette arrière. Pour les 64 une guirlande de piments d’Espelette autour du volant, etc. On ne sait jamais.

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Chez le juge

• Boire ou conduire

Ne dites jamais :
« J’étais trop bourré pour avoir remarqué ma vitesse excessive »
Non. Dites plutôt :
« Je bois pour oublier que les radars me rendent malheureux »

• Conviction

Au tribunal, n’essayez pas de vous faire absoudre, cherchez plutôt la circonstance atténuante. Voici quelques raisons à avancer avec le plus de conviction possible. « J’allais à une réunion importante chez un fabricant de … radars ». « Je devais remettre un chèque, de toute urgence, à l’association d’entraide des contrôleurs de radars »…

• Rosette

— Monsieur le Juge, je suis bien embarrassé pour vous répondre…

— Parlez mon ami, parlez. Vous verrez, la parole fait un bien fou.

— Voilà, Monsieur le juge. D’abord, je reconnais mon excès de vitesse (je roulais à 53 au lieu de 50, Monsieur le Juge ). Mais ce jour-là, j’allais à une remise de médaille…

— Mais une décoration mérite-t-elle une telle imprudence ?

— C’est-à-dire qu’il s’agissait de ma légion d’honneur, Monsieur le Juge…

— Toutes mes félicitations. Mais cela ne justifie toujours pas une telle allure !

— C’est qu’il ne fallait pas faire attendre le ministre des transports, celui du budget et le Garde des Sceaux…

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à suivre ... © Alain BRON

dans le livre publié chez Hachette pratique : "Comment sourire aux radars"

 

http://alainbron.ublog.com/alain_bron_auteur/2008/06/comment-sourire-aux-radars.html

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Comments

[Rédigé par : THOMAS]

Pour le pire et le meilleur... Petite histoire vécue.
Mon épouse et moi-même sommes retraités depuis quelques mois. Un matin de févier, je vais, comme tous les jours, chercher le courrier à la boite dédiée, et je ramène les documents à ma chère moitié, qui se fait un plaisir de les dépouiller.
Je me réinstalle devant mon écran, et quelques minutes plus tard, nuancé d'un rien de sarcasme, j'entends : Tu t'es fait prendre au radar ! Il fallait bien que cela arrive...
Elle me dépose le courrier officiel sur le bureau. C'est bien mon nom, mon adresse, une de mes deux automobiles, et je passe fréquemment sur le lieu où l'infraction a été relevée.
Bon, ok, me voici délesté de quelques euros et d'un point. J'essaye, mentalement de me souvenir de cet instant magique où les forces de l'ordre ont pu me surprendre en flagrant délit. La date ? C'était en novembre. Le jour, l'heure ? C'est curieux, à l'époque, je travaillais, et je n'avais pas eu l'occasion de quitter mon job ce jour là...
Ça y est ! Je suis victime d'une erreur judiciaire !! Comment vais-je m'en sortir ?
Et puis ? Et puis, je réalise... C'est l'auto qu'utilise ma femme. J'étais au boulot, mais ELLE, elle était en congés au moment des faits. Elle a eu du mal à l'admettre, mais c'était ainsi.
Ayant eu une vie de conducteur quasiment immaculée,et tenant à préserver mon capital de points, je regarde ce que la loi a prévu. Ne pas payer, et contester par lettre recommandée avec accusé de réception, en dénonçant la fautive...
Dénoncer, moi ? Pas le genre de la maison ! Et devoir payer la poste en plus.
Bon, hé bien nous en resterons là. Je n'ai plus que 11 points. Mais, ma chérie, tu vois à quel point je t'aime...

Joël