Un pied dans le crime
mise en scène Jean-Louis Benoit
avec Véronique Dossetto, Jean-Pol Dubois, Valérie Keruzoré, Carole Malinaud, Louis Merino, Dominique Pinon, Karen Rencurel, Philippe Torreton et Luc Tremblais
au Théâtre de la Commune
Centre National Dramatique d'Aubervilliers
du 18 au 22 janvier 2011
puis à Marseille et dans de nombreuses villes en France
"Voilà une comédie importante de Labiche. Méconnue pourtant. Depuis son triomphe en 1866 au Palais-Royal, elle fut très peu montée. Lorsqu’en 1995, je mettais en scène Moi à la Comédie-Française, il en était de même : peu connaissaient cette pièce en trois actes de Labiche qui traitait de l’égoïsme avec une cruauté et un cynisme qui étonnèrent tout le monde. Choisir Un Pied dans le crime, c’est aller à la découverte d’une oeuvre de la maturité injustement délaissée parmi des succès comiques qui firent les délices des spectateurs entre le coup d’État de Napoléon III et la République.
On sait depuis longtemps que ce fils de marchand de sirop ne fut pas un simple amuseur. "Je me suis adonné presque exclusivement à l'étude du bourgeois, du "philistin". Cet animal offre des ressources sans nombre à qui sait le voir. Il est inépuisable. C'est une perle de bêtise qu'on peut monter de toutes les façons"Labiche était cruel. La puissance de son génie d’observateur est unique. Comme Gogol, une seule chose l’inspira: la vie plate. Pas de héros dans son théâtre, mais une cohorte d’abrutis, de ridicules, d’égoïstes, de lâches, de mufles, de féroces et de méchants. Des gens vrais. Ceux que l’on côtoie encore tous les jours. La vie plate." Jean-Louis Benoit
Mais qui étaient ces bourgeois satisfaits ? La Révolution de 1789 et ses conséquences leur avaient été favorables. La Restauration confirma leurs privilèges, la Monarchie de Juillet consacra leur triomphe, le Second Empire combla leurs voeux et affirma leur autorité. […] Ils avaient compris qu’il fallait diriger mais en se compromettant le moins possible. Au début de leur «règne» surtout, ils évitaient soigneusement de prendre les responsabilités et gouvernaient toujours par personne interposée. Pour les connaître, il fallait les regarder chez eux, les peindre de l’intérieur. Labiche, bourgeois lui-même et de la tête aux pieds, le fit avec une constance et une clairvoyance incomparables. Philippe Soupault, Eugène Labiche, sa vie, son oeuvre, éditions Le Sagittaire, Paris, 1945
scénographie Jean Haas • costumes Marie Sartoux • lumières Jean-Pascal Pracht • musiqueÉtienne Perruchon • maquillages et perruques Cécile Kretschmar • son Jérémie Tison• assistant à la mise en scène Antoine Benoit
photos : Antoine Benoit
plus de détails sur :
http://www.theatredelacommune.com
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