Entre Frédéric Dard et Georges Simenon, il y a de la place pour
Alain Bron. Sans compter
les sorties de piste prématurées de Frédéric Fajardie
et de Thierry Jonquet
qui ont
libéré la route devant les nouveaux auteurs du roman noir à la française.
A
lire la quatrième de couverture on pourrait s'attendre en effet à du San Antonio
:
" Salade de truands à l'ardéchoise : saisissez un paroissien ordinaire,
laissez mijoter en cellule ; ajoutez un voyou lyonnais et son calibre ; relevez
d'une poignée de mauvais garçons, d'une veuve et d'un colonel de gendarmerie
mélomane ; assaisonnez de vendettas urbaines et de rancœurs agricoles. Servez
chaud au creux d'une vallée perdue. Que diable Quentin Cherrier épris de
ruralité, avait-il besoin d'ajouter son grain de sel ? Il est des estomacs qui
ne supportent pas plus les châtaignes que les pruneaux... "
Mais très vite,
les héros de l'histoire prennent le pas sur les événements qu'ils subissent,
l'intérêt grandit pour leur environnement, pour leurs comportements et
l'humanité de leurs relations parfois difficiles ou impossibles. Tout cela fait
basculer le roman d'action policière vers le roman d'atmosphère, un style que Simenon
avait inventé et
désignait pour lui-même par roman gris.
Sans avoir l'air d'y toucher, par
petites touches tiens justement, l'auteur met le doigt où ça fait mal dans la
vraie vie, sur les maux ordinaires mais bien réels qui eux ne vont pas
disparaître avec le happy end du roman, la résolution du crime, la libération de
l'innocent. Les personnages de
"Maux fléchés" vont continuer à vivre
difficilement dans des paysages sublimes. Élie Roure, Jocelyne, les Peyre, Elsa
et les autres sont
les personnages de vrais gens à qui l'auteur rend hommage dans son roman : des
amis, qu'il connait bien, qu'il aime, et qu'il ne laissera jamais tomber.
C'est sensible, drôle, intelligent et très bien écrit !
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