RVM émission le Bouche à oreille
Rubrique : « Mots sans maux »
Sources : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) ; Dictionnaire historique de la Langue Française, pourquois.com, expressions-francaises.fr, wikipedia
Jeudi 23 novembre 2017
L’émission « Le Bouche à oreille » reçoit « Le fil d’Ariane», une association d'entraide créée et animée depuis 1983 par des aveugles, des malvoyants et des voyants en région Picardie http://www.fil-dariane.org
Thème : Les aveugles
Ariane
Dans la mythologie Grecque, Ariane fournit à Thésée un fil qui lui permet de retrouver son chemin dans le Labyrinthe des Ténèbres.
Ariane (ou plus exactement Ariadne, Αριαδνη ) était la fille aînée de Minos roi de Crète et de Pasiphaé (ou Crète selon certains), et sœur de Phèdre entre autre car Minos avait une grande descendance.
Elle tomba amoureuse de Thésée qui était venu tuer le Minotaure, son demi-frère.
Pour connaitre le labyrinthe, elle alla poser des questions à Dédale, son constructeur, qui avait aménagé, à Cnossos, une piste de danse pour elle seule. Ayant fourni tous les renseignements à Thésée, elle lui donna aussi un fil qui lui permit de sortir du Labyrinthe, après avoir vaincu le Minotaure.
Thésée enleva Ariane consentante et lui promit de l'épouser, mais il l'abandonna sur l'île de Dia (Naxos citée à tort).
Toutefois l'histoire ne parait pas aussi simple car les divers auteurs ont essayé de trouver une raison valable à la trahison du héros. C'est par nécessité que Thésée abandonna Ariane sur l'île. En effet un violente tempête en préparation l'obligea à mettre les voiles (il se trompa d'ailleurs de couleur) pour s'éloigner. Quand il revint il la trouva morte.
De désespoir elle se serait précipitée dans la mer mais dans plusieurs autres traditions Dionysos l'aurait consolée puis épousée. En cadeau de mariage, Dionysos lui offrit une couronne d’or, oeuvre d'Héphaïstos, puis il plaça la parure de mariée dans le ciel pour former la constellation de la couronne boréale.
Cécité
Du latin caecitas (perte de la vue)
Aveugle
Du latin ab oculis (sans yeux)
Canne blanche
Les aveugles utilisent déjà diverses marques distinctives : brassards, insignes, drapeaux, etc. L'usage de la canne existe également depuis des siècles pour se repérer. Ces pratiques sont diverses et circonstancielles : Selon certains l'usage de la couleur blanche se serait élargi après la Première Guerre mondiale. La canne blanche aurait été inventée en 1921 par James Biggs, un photographe britannique résidant à Bristol, qui a perdu la vue à la suite d'un accident et entend être plus visible des automobilistes dans le trafic routier
En 1930, la Française Guilly d'Herbemont lance une grande campagne en faveur de la reconnaissance de la canne blanche. Vivant Boulevard de Courcelles à Paris, un quartier fréquenté par les aveugles se rendant dans un foyer tout proche, elle constate en effet les dangers qu'ils courent dans les rues, où les feux de croisement et les passages protégés étaient encore rares à l'époque. Elle a l'idée de munir les aveugles de cannes de la même couleur que les bâtons utilisés par les agents de police de l'époque, qu'ils pourraient lever pour demander aux automobilistes de s'arrêter, et ainsi pouvoir traverser. Elle adresse un courrier au directeur du quotidien L'Écho de Paris pour lui exposer ce problème ainsi que la solution qu'elle a trouvée. Celui-ci publie sa lettre, et alerte le préfet de police et le directeur de la police municipale.
Après concertation avec des représentants d'associations et d'établissements spécialisés, l'idée est adoptée par un référendum organisé à l'hôpital des Quinze-Vingts, spécialisé dans l'ophtalmologie. Le 7 février 1931, au Cercle de l'Union interalliée, en présence de plusieurs ministres, elle remet symboliquement deux cannes blanches, l'une au président des aveugles de guerre, l'autre à une aveugle civile, les deux premières d'une série de 5 000 qui furent par la suite distribuées gratuitement sur ses fonds propres.
Quinze-Vingts
15x20 = 300 (Système de numération en vigueur chez les Gaulois). Louis IX aurait fait bâtir cette maison pour porter secours à 300 chevaliers faits prisonniers par les Sarrasins durant la septième croisade, et qui eurent les yeux crevés avant d'être libérés. Toutefois Jean de Joinville n'en parle pas, et aucune source de l'époque ne l'atteste. Selon l'historien des Quinze-Vingts, Léon Le Grand, il s'agirait d'une légende apparue au xvie siècle.
Braille
La lecture pour les aveugles avant Louis Braille
Au xviie siècle, le jésuite italien Francesco Lana de Terzi imagina divers systèmes d’écriture codée pour aveugles. Il conçut notamment le système Lana, un procédé d’impression en relief sur du papier épais ainsi qu’un « système permettant aux aveugles d’écrire couramment en traçant seulement des lignes et en faisant des points ».
Au xive siècle, le juriste musulman irakien Zayn Ud Dîn Al Âmidî qui était lui-même aveugle, imagina également un système pour que les aveugles puissent avoir accès aux livres à travers un mode de lecture particulier basé sur les noyaux de fruits.
Valentin Haüy, homme de lettres pratiquant outre le latin, le grec et l’hébreu, une dizaine de langues vivantes, s’intéresse d’abord en curieux au sort des personnes aveugles et, à la suite de Diderot, à leur « psychologie ». En 1771, choqué à la vue d’un triste spectacle mettant en scène des aveugles à la Foire Saint-Ovide, il se passionne pour l’éducation des aveugles et ambitionne de leur apprendre à lire. Dans cette intention, il fait réaliser des caractères spéciaux en relief et mobiles et, en 1784, entreprend avec succès d’instruire un jeune homme aveugle. C’est cette méthode, appelée « relief linéaire » qu’il fera appliquer dans l’institution des enfants aveugles, première école destinée aux aveugles.
En 1808-1809, Charles Barbier de La Serre, ancien officier d’artillerie, invente un système appelé « écriture nocturne » destiné à permettre aux officiers de rédiger ou de lire, dans l’obscurité, des messages codés. Le principe de ce système connu également sous le nom de sonographie est de transcrire des sons à l'aide de points en relief placés sur une grille de 2 × 6 points. Ce n’est qu’en 1819 que Barbier s’avise des avantages que les aveugles pourraient tirer de son système. Il conçoit alors un nouveau système à l’usage des aveugles qu’il présente en 1821 à l’Institution Royale des Jeunes Aveugles. Les élèves, dont Louis Braille alors âgé de 12 ans, se montrent immédiatement très intéressés par le système. Cependant, Louis Braille relève aussitôt les limites du système, notamment son incapacité à prendre en compte l’orthographe compte tenu de sa nature phonétique, et propose à Barbier d’apporter des améliorations. Barbier ne donne pas suite à cette proposition venant d’un enfant de 12 ans.
Louis Braille
Louis Braille n’est pas né aveugle, il l’est devenu à l’âge de trois ans. Après un début de scolarité dans son village de Coupvray, il est admis en 1819 à l’Institut Royal des Aveugles. Deux ans plus tard, en 1821, il assiste à la présentation de la sonographie faite par Barbier. Barbier n’ayant pas suivi sa proposition d’améliorer son système, Louis Braille entreprend seul ce travail. Il garde les bases du système de Barbier, notamment le principe d’un codage et l’utilisation de points saillants. Les principales caractéristiques du système élaboré par Braille sont :
- réduction de 12 à 6 du nombre de points utilisés ;
- codage de signes typographiques latins (lettres, ponctuation, notes de musique, etc.) plutôt que de sons.
L’essentiel du système est élaboré en 1825 (Braille a alors 16 ans) et Braille publie son premier traité en 1829.
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Bibliographie d'Alain BRON :
http://alainbron.ublog.com/alain_bron_auteur/bibliographie/index.html
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