RVM émission le Bouche à oreille
Rubrique : « Mots sans maux »
Sources : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) ; Dictionnaire historique de la Langue Française, pourquois.com, expressions-francaises.fr, wikipedia
Jeudi 7 décembre 2017
L’émission « Le Bouche à oreille » reçoit Centre Socioculturel « Les Portes du Valois » : http://www.csr-nanteuil.sitew.com/
Thème : Vacances, loisirs, social
Vacances
Du latin vacare « être vide ». Vacance s’applique d’abord à l’état d’une charge, d’un poste sans titulaire (la vacance du trône, du pouvoir). Vacances, au pluriel, correspond d’abord à celles des tribunaux (« continuellement et sans vacances » 1543), puis pour les vacances scolaires (XVIIème siècle), puis pour les salariés (1907)
Loisirs
Du latin licere (qui a donné aussi « licence »), loisir signifiait « être permis ». Le sens moderne « temps dont on peut librement disposer en dehors du travail » émerge en 1530.
Enfant
Du latin infans (« qui ne parle pas »). A désigné l’enfant en bas âge, puis les garçons et les filles jusqu’à l’adolescence. Infantile : propre à l’enfant.
Quant à Infant, c’est aussi un mot issu du latin infans. Les enfants des familles royales espagnoles et portugaises étaient appelés infants de leurs pays, tout comme les enfants du roi de France étaient appelés les enfants de France (ou Dauphin). En portugais, le mot infante signifie aussi tout jeune garçon, ou bébé qui ne parle pas encore, et surtout qui ne peut pas encore combattre à cheval, étant écuyer et pas encore chevalier ; ou bien infant (infante) est devenu plus tard le soldat d'infanterie, celui qui combat à pied, sans cheval.
Adolescence
Du latin adolescere (« grandir ») le contraire de abolescere qui a donné « abolir »
Culture
Hannah Arendt : Qu'est-ce que la culture ?
L’art, aux yeux de Hannah Arendt, est à l’origine une expérience pure de la Grèce Antique. Où aucun mot ne correspond à celui de «culture». Tandis que la culture, elle, est une expérience purement romaine, liée aux «arts» de l’agriculture, où il s’agissait de prendre soin de son jardin, de son champ. C’est au fond cet héritage romain qui est, plus que l’héritage grec, constitutif de notre conception de la culture. Cultura : le soin porté aux âmes.
Prendre soin. Pour les romains, la culture et la religion ont même racine : celui d’un culte. Qu’est-ce qu’un culte, sinon développer une culture «religieuse» visant à relier les hommes entre eux et les relier au soin que nous voulons leur porter ? Prendre soin donc, de l’humain concerné, comme tel…
C’est Cicéron qui le premier codifia l’idée d’une culture religieuse destinée à prendre soin de l’humain. C’est lui qui codifia le premier vocable d’agricultura, pour en extraire le mot de cultura : le soin porté à l’âme. La culture de l’âme fut ainsi d’abord l’objet de la philosophie comme discipline. Le soin de l’âme relevait des philosophes. Un soin public pourrait-on dire, qui a façonné pour longtemps l’idée que nous nous faisons de l’objet d’art, qui ne peut faire autorité qu’augmenter (étymologie du concept d’autorité) dans un espace public, celui de la polis.
Car l’art ne se manifeste pas dans le recueil de la vie privée, qui est le lieu de l’intime, mais dans l’ouverture à la vie publique, sur une scène où s’offre son déploiement. C’est sur cette scène que la Beauté des choses nous saisit et nous arrache aux cycles sociaux –où nous retrouvons la conception que les grecs se faisaient de l’œuvre d’art comme «monde», indifférente aux péripéties des cycles de la vie. L’œuvre nous arrache non seulement à notre quotidien, mais n’étant pas un divertissement de ce quotidien, nous arrache également aux cycles de la reproduction.
L’art et la politique sont ainsi liés comme des phénomènes du monde public, avec cette différence que l’art est dégagé de tout intérêt immédiat, tout comme l’art ne peut être soumis à l’intérêt de son usager. L’œuvre d’art, ainsi que le disait René Char, Hannah Arendt le convoquant, «c’est le désir demeuré désir», l’ouvert à l’ouvert, l’anéantissement de toute signification sociale immédiate. L’œuvre est toujours, nécessairement problématique, qu’aucune interprétation ne peut réduire.
(HANNAH ARENDT - LA CRISE DE LA CULTURE, Jean-François Mattéi)
Social
De « société », issu du latin societas (« association, communauté, réunion »). Le mot a pris le sens de « communication, rapport entre des personnes qui ont quelque chose en commun », puis désigne le « sentiment d’amitié et d’alliance éprouvé pour autrui » 1560, puis prend le sens de « la compagnie des autres » et de « la vie sociale » 1649.
Solidaire
Du latin juridique in solido (« pour le tout »). Dans l’usage courant (1747) se dit de personnes liées par une responsabilité et des intérêts communs. Au XXème siècle, le mot exprime le besoin absolu de lien social. L’économie solidaire s’exprime en réaction à une économie majoritairement comptable et bénéficiaire où les valeurs humaines sont des variables d’ajustement. Voir « l’épicerie solidaire » SOLIDAMI à Nanteuil.
Partage
Dérivé du latin partire (« diviser en parts »). Au départ, mot juridique utilisé dans les successions ; au sens moderne (XIX-XXème siècle) est relatif au partage des richesses.
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Bibliographie d'Alain BRON :
http://alainbron.ublog.com/alain_bron_auteur/bibliographie/index.html
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