Voici les lieux évoqués dans le roman "Toutes ces nuits d'absence" par Alain Bron, éditions Les Chemins du hasard
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Paris - 17ème arrondissement - Square des Batignolles
page 12 : "Le square des Batignolles se situait à moins de cent mètres. Jacques y péné- tra par un portillon métallique et posa Iago sur la terre ferme. La promenade, immuable, passait par le séquoia géant encore dans sa petite enfance, par la cascade dans les rochers artificiels, et par le bassin où barbotaient des canards de toutes confessions. Dominant les lieux, une horrible statue de condor couverte de fientes servait essentiellement de perchoir aux pigeons."
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Paris - Place du Docteur Félix Lobligeois - 17ème arrondissement. - photo : Alain Bron
page 7 : "À soixante-sept ans révolus, Jacques se plaignait avec constance des étages à gravir, mais il s’était juré de rester le plus longtemps possible dans son petit appartement. Car sa grande fierté, c’était la vue. L’immeuble donnait sur la très convoitée place du Docteur Félix-Lobligeois, plus connue sous le nom de place des Batignolles, dans le XVIIe arrondissement de Paris. De sa fenêtre, Jacques jouissait du spectacle sans cesse renouvelé des piétons devant l’église Sainte-Marie. Ainsi pouvait-il sentir la ville, auscul- ter ses habitants, supputer leurs drames, leurs espoirs, leurs joies. La nuit, il admirait le sommet de la tour Eiffel et son faisceau cir- culaire qui rasait les toits, écumait les humeurs, balayait les certitudes."
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Sainte-Savine (Aube) : l'hôtel de ville
page 20 : "La première étape fut pour Sainte-Savine, la ville où Jacques avait résidé pendant près de vingt ans, de sa naissance à sa deu- xième année d’université. Sa mère et lui habitaient alors rue Chanteloup, à la limite de l’agglomération troyenne. Au-delà, rien n’était construit jusqu’au Montgueux, un promontoire qui dominait la plaine. Jacques y arriva sans détour, comme s’il avait quitté les lieux la veille."
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Troyes (Aube) - Gare SNCF
page 22 : "Il ouvrit alors la boîte métallique et chercha une petite photo carrée dont le sujet, banal en apparence, le boule- versait. Il finit par la retrouver, la glissa dans sa poche de chemise, puis se dirigea vers la gare. Le bâtiment du XIXe siècle offrait en façade une grande horloge qui, jusque dans les années 70, était restée la référence des bonnetiers pour toutes les questions de pointage : « Oulah ! Chu pas en r’tard, chu à l’heure d’la gare »."
Troyes - rue Émile-Zola
page 24 : "Jacques se retrouva dans la rue Émile-Zola, l’artère commer- çante de Troyes. Elle avait beaucoup changé. Pavée, proprette, à voie unique, elle laissait beaucoup plus de place aux piétons de chaque côté. Il croisa son regard dans une vitrine et se souvint de cette rue dans les années 60, symbole de la jeunesse, de la drague, des amours naissantes. Garçons et filles y déambulaient, tentant de s’échanger des regards sulfureux et des signes furtifs. Les garçons s’encourageaient à oser, les filles simulaient l’effarouchement et se confiaient aux copines avant de s’esclaffer. Les trottoirs, bourrés de testostérone, servaient de rampe de lancement au grand saut de la sexualité."
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Troyes - La ruelle des Chats
page 26 : "Rue Charbonnet, rue des Chats, rue Champeaux. Jacques se baladait avec délectation dans la vieille ville dont le contour res- semble selon les uns à un pénis, selon les autres à un bouchon de champagne. Des boutiques partout, des cafés, des fleurs aux fe- nêtres, des produits chics, des clientes élégantes. Jacques n’en revenait pas. Dans les années 60, ce quartier passait pour le plus mal famé de Troyes. Des rats couraient dans les venelles, les détritus garnissaient les pas de porte, et, surtout, des types à la mine patibulaire rôdaient ici et là en vous jaugeant comme une proie possible."
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Troyes - Canal du Trévois
page 31 : "Jacques arriva sans bien s’en rendre compte à la confluence de la Seine et du canal, il se gara à la diable, sortit de la voiture et s’approcha du bord. Quelques bulles remontaient çà et là, des va- guelettes léchaient le mur de pierre. Il arrêta son regard sur une branche qui flottait dans l’eau glauque et qui hésitait entre la rive droite et la rive gauche. Il se dit que si lui devait choisir, il opterait pour la rive gauche, celle du côté de la ville de Troyes où tout s’était déroulé. Il rejoignit la Volvo et retourna sur la route de Paris avec une certitude, celle de reprendre l’enquête à zéro."
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Troyes - L'andouillette
page 37 : "Il prit la rue Colbert, pénétra dans un restaurant et s’installa. Que choisir ? Une andouillette de Troyes, naturellement, avec des frites maison et de la salade. Pas raisonnable, mais que voulez-vous, la nostalgie se moque bien du cholestérol."
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Plancy-L'Abbaye (Aube)
page 70 : "Ils dépassèrent Charny-le-Bachot, et arrivèrent au bourg de Plancy quelques instants plus tard. Le pont sur l’Aube traversé, ils atteignirent la place où habitait Pierrette. Une fois garés près du kiosque à musique, ils se présentèrent à la porte d’une modeste demeure. Un étage, toit de tuiles plates, volets de bois, briques et pierre calcaire. Des pas menus annoncèrent la maîtresse de maison."
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Troyes - la cathédrale
page 83 : "La scène des obsèques de Brigitte était décrite avec une foule de détails. À commencer par le nom des participants, leur titre, et leur place dans la nef de la cathédrale. Toute la bourgeoisie locale se trouvait dans l’assistance, industriels, bonnetiers, commerçants, hauts fonctionnaires... Suivait une note sur l’attitude de la famille. Père impassible, mère en larmes, fils à bout de nerfs."
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Troyes - Hôtel Mauroy - Musée de l’Outil et de la Pensée Ouvrière
page 92 : "Avant chaque dédicace, Jacques se sentait nerveux. Le trac. Avant sa prestation à la librairie, il décida de tuer le temps au musée de l’Outil et de la Pensée Ouvrière, rue de la Trinité. Réflexe atavique sans doute, parce qu’il se rappela Paul, son grand-père maternel, menuisier à Sainte-Savine. D’ailleurs, Jacques retrouva, dans les vitrines, des outils semblables à ceux qu’il avait vus dans son atelier, lorsqu’il avait sept ou huit ans. Des varlopes, des ci-seaux, des maîtres-à-danser..."
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Essoyes (Aube)
page 106 : "Elle arriva au bout d’une heure à Essoyes, un village paisible au bord de l’Ource, à une soixantaine de kilomètres de Troyes. La mairie ressemblait à une gentilhommière avec deux bâtiments reliés par une coursive aux baies vitrées. Ninon se présenta à l’accueil."
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Troyes - Eglise Sainte-Madeleine - le jubé
page 248 : "Ce vendredi, Jacques se rendit aux obsèques de Pierre Sobiel, non à la cathédrale, comme il s’y attendait, mais en l’église Sainte-Madeleine. Une église trapue et plutôt modeste vue de l’extérieur, mais éclatante de lumière dès qu’on y pénétrait. Jacques s’y glissa avec discrétion, ni en avance ni en retard. Il se fondit dans la foule et s’installa dans le chœur, près du jubé Renaissance, une dentelle de pierre ahurissante de beauté."
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Bibliographie d'Alain BRON :
http://alainbron.ublog.com/alain_bron_auteur/bibliographie/index.html
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