RVM 93.7 émission le Bouche à oreille
Rubrique : « Mots sans maux » par Alain Bron
Sources : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) ; Dictionnaire historique de la Langue Française, pourquois.com, expressions-francaises.fr, wikipedia
Jeudi 13 décembre 2018
Le Bouche à Oreille reçoit la Boule cotterézienne de Villers-Cotterets (Aisne)
Le jeu de boules
Boule lyonnaise (ou sport-boule), pétanque.
Si la pétanque est une invention récente, l'histoire du "jeu de boules" remonte aux plus hautes civilisations antiques (Egypte, Grèce, Rome et jusqu'en... Gaule !).
Les boules ont d'abord été en argile, en pierre, puis en bois et enfin en acier. Les Gaulois vont rapidement adopter les jeux de boules proposés par leurs voisins Romains, mais les invasions barbares stopperont pendant longtemps ces plaisirs simples, du 3° au 10° siècle.
Avec les croisades, le peuple saisissait chaque occasion pour jouer aux boules. La Renaissance constituera "l'âge d'or" des boules, exigeant : adresse, technicité et maîtrise de soi.
La médecine en soulignera même les avantages à tel point que la noblesse va interdire ce jeu au peuple, jusqu'à la nuit du 04 août 1789 qui voit l'abolition des privilèges et la passion des boules va très vite reprendre ses droits.
C'est à la fin du 18è siècle que la grande histoire des boules commence...
Naissance dans la région de Lyon la "Lyonnaise" qui devint sport en 1850 avec la création de la première société officielle "le Clos Jouve".
Puis en 1906 sera fondée la Fédération Lyonnaise et Régionale, puis en 1933 la Fédération Nationale des Boules qui deviendra Fédération Française en 1942.
Au 19° siècle, pendant que roulent les boules Lyonnaises, les Méridionaux se passionnent pour la "longue" ou "Jeu Provencal" qui exige les mêmes qualités mais les règles sont simplifiées et les choix des terrains sont "libres".
Le jeu provençal donnera naissance en 1907 à la pétanque, lors de la partie historique à la Ciotat où Jules Hugues dit « Lenoir », ne pouvant plus jouer à son jeu préféré à cause de ses rhumatismes, s’est mis à tracer un rond pour envoyer le but à 5-6 m, et, les « pieds tanqués », à jouer ses boules pour se rapprocher du cochonnet. . . La pétanque était née !
Boule
Du latin bulla (« objet sphérique, bulle d’eau »)
Lyon
Nom issu du celtique Lugu-dunon, de duno, forteresse, colline, et du nom de Lugus, divinité majeure de la mythologie celtique. Lug, Lugh ou Lugus est une divinité majeure de la mythologie celtique. Il apparaît en père de la création, véritable spécialiste de la communication et protecteur des arts. Sa fête était célébrée au jour de la Lugnasad, dans la première quinzaine d’août. Lug a aussi donné le nom de la ville de Laon (Aisne)
Expressions
« A boule-vue » (expression tirée du jeu de boules : sans viser, à la volée)
« Perdre la boule » (la tête)
« Boule à zéro » (couper les cheveux à raz)
« Avoir les boules » (glandes)
« Se mettre en boule » (colère, comme les animaux qui se ramassent sur eux-mêmes)
« Embrasser Fanny »est utilisée lors d'une partie de boules lorsque le score final est de 13 à 0. Le perdant ou l'équipe perdante doit alors embrasser le postérieur dénudé d'une représentation féminine surnommée Fanny. Les expressions « faire fanny », « baiser Fanny », « être fanny » ou « se prendre une fanny » sont équivalentes et peuvent être utilisées dans d'autres activés comme le baby-foot ou le ping-pong.
Lexique du jeu de boules
AGANTER : Attraper, taper, choper, dégager ; il s’agit bien sûr de la boule adverse et du fait de la frapper. Employé à l’impératif, « allez Bert, agante-la ! » c’est un encouragement de votre pointeur. Si par mégarde vous agantez une de vos boules, cela s’appelle tuer le chien.
AJOUTER : Prendre un ou des points supplémentaires.
ARRIVER A BATAILLE : Lorsque les deux équipes ont entre 10 et 11 points. Chacun peut alors perdre ou gagner à chaque mène, ce qui donne à la partie une intensité particulière qui fait considérablement grossir la galerie et procure aux joueurs des émotions déconseillées par les cardiologues.
AVANTAGE (avoir l’) : Posséder plus de boules à jouer que son adversaire ou, à égalité de boules, avoir le point.
BATI-BATI (avoir le) : Perdre son sang froid dans une phase de jeu décisive à 12/12 par exemple. (avoir le cœur qui s’emballe)
BEC : Changement de trajectoire d’une boule pointée qui touche une autre boule sur le côté. On dit qu’on a fait un bec sur l’autre boule.
BIBERON (faire un) : Placer une boule accolée au but.
BOMBARDER : Tirer coup sur coup après reprise du point par l’adversaire.
BOUCHE : Vantard grande gueule, qui ne parle plus qu’il n’agit. Tirer dans la bouche : tirer plein fer.
BRAQUER : Regarder fixement son adversaire pendant qu’il tire pour le déconcentrer
BRAS : Partie du corps des champions la plus convoitée par les autres joueurs. « Moi, si j’avais un bras comme lui … ». Ces mêmes champions sont donc appelés gros bras, ou bras d’or..
BUT : Appelé aussi le bouchon, cochonnet, petit, gari ou encore kiki, il s’agit d’une petite bille de bois de 35 mm de diamètre.
BUT « noyé » : But injouable car invisible du rond.
CABANON : Dans le midi, beaucoup de parties de pétanque en famille se déroulaient le dimanche au cabanon, ces joueurs lorsqu’ils participaient occasionnellement à un concours se voyaient désignés sous le nom de « joueurs de cabanon ».
CADRE : Terrain tracé surtout en championnats (dimensions officielles : 4 m de large, 15 m de longueur.
CARAMBOLAGE : tir puissant dégageant plusieurs boules à la fois.
CARREAU : La boule du tireur prend la place de celle qu’elle vient de frapper (appelé également « fly, oeuf, gel, arrêt buffet, rustine »).
CASSER LE BRAS : Déconcentrer un tireur, par un mouvement ou un bruit intempestif au moment de son geste.
CASQUETTE : tir malheureux dans lequel la boule tireuse touche la boule tirée par-dessus et la « coiffe » durant une fraction de seconde sans parvenir à la déloger.
CERCLE : (ou rond) emplacement à jouer.
CHIQUER : Toucher légèrement une boule sur le côté.
CONTRE : Peut être avantageux ou non. Une boule tirée et frappée retombe sur une autre boule ou sur le but de l’équipe ou de l’adversaire.
CROCHET : Coup raté en raison d’une mauvaise ouverture de la main. Peut être le résultat d’un excès de pression, de la fatigue, ou d’une température trop basse. Aussi appelé carpe ou ganchou, brochet ou écart.
DEMARQUER : enlever un point à sa propre équipe soit au point soit au tir.
DEMI-PORTEE : Pointer en lançant sa boule à environ mi-distance entre le rond et le but.
DEVANT DE BOULE (faire un ) : Placer sa boule devant celle de son adversaire, en prenant le point et en le gênant pour tirer.
DONNEE : Endroit précis où l’on veut que la boule pointée retombe sur le sol avant de rouler.
EMBOUCHONNER : faire un biberon.
ENVOYER : Porter une boule près du but.
ESCAGASSER : Dans le midi, battre à plate couture son adversaire.
ESTANQUE : vient du mot pétanque : tir restant en place (palet ou carreau).
FAIRE LA PIECE : Tirer à pile ou face pour savoir qui va commencer la partie.
FAIRE LES MAINS : Jouer seul à 6 boules contre une doublette ou une triplette.
FANNY : Selon la tradition, les joueurs ayant perdu 13 à 0 doivent embrasser les fesses de la fanny en guise d’humiliation.
FUSER : Boule qui frappe mal le sol et part violemment.
GALERIE : Ensemble des spectateurs qui assistent à une partie.
GRATTON : Petit caillou mythique qui, avec le pignon et la mauvaise frappe serait la cause de tous les mauvais points.
JOUER NATURE : Pointer sans effet.
JOUER SOUS MAIN : Jouer sa boule la paume de la main face au sol.
JOUER SUR MAIN : Jouer sa boule la paume de la main face au ciel.
MELEE : Tirage au sort pour composer les équipes.
MENE : Phase d’une partie de pétanque qui se termine lorsque les deux équipes ont joué toutes leur boules ou lorsque le but vient à se perdre.
MENER LE BOUCHON : Jouer au poste de pointeur et donc lancer le but.
MORDRE : Dépasser le tracé du rond avec ses pieds.
PALET ( faire un ) : Tirer juste devant une boule et l’enlever tout en restant à moins de 50 cm du but.
PORTEE (faire une ) : Lancer sa boule en hauteur afin qu’elle tombe presque à la verticale, près du but ou d’une boule.
POUSSETTE : Pousser une ou plusieurs boules de son équipe vers le but ou pousser ce dernier.
RAMI : Réussir un beau coup avec un peu de chance.
RASPAILLETTE : Tir-roulette que les experts jugent avec une sévérité méprisante. La boule tireuse tombe à 2 ou 3 mètres de la boule à tirer et la chasse en roulant.
REFENTE (faire une) : Eclaircir le jeu en bousculant un groupe de boules et en espérant arriver près du but.
ROULETTE : Près du cercle, on roule la boule sèchement jusqu’au but.
SAUTER (une boule) : Manquer la boule tirée en tombant juste derrière.
TROU (faire un) : Rater un tir .La boule en touchant le sol au lieu de sa cible, y a laissé une marque (un trou).
TIR A LA SAUTEE : Tirer une boule masquée par une autre.
TIRER AU FER : Enlever une boule sans toucher le sol.
TIRER A LA RAFLE : Tirer pratiquement au ras du sol et tendu.
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Diffusion : jeudi à 19h00 - dimanche à 18h00 - lundi à 01h00 et mardi à 10h00
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Bibliographie d'Alain BRON :
https://alainbron.ublog.com/alain_bron_auteur/bibliographie/index.html
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