____________________________________________________________________________________
"Malavaux parvint à Trumilly sur les coups de quatre heures et s’aperçut avec horreur que le vil- lage ne comportait aucun bistrot. Des champs à perte de vue. Un mont boisé. Une mairie, une église, une école et des lieux-dits écartelés comme un jeu d’osselets."
____________________________________________________________________________________
Villers-sous-Erquery (Oise) - page 120 - L'hôpital psychiatrique (aujourd'hui Communauté Emmaüs du Clermontois)
— Alors, voilà. Ma mère Germaine Fontaine, née Prévost, est entrée à l’hôpital psychiatrique de Clermont-sur-Oise début juin 1940.
— Oui, suite à la mort de ton frère. Tu me l’as déjà dit.
— Bon. On l’a aiguillée sur l'annexe de Villers- sous-Erquery, le mois d’après. Elle y a rejoint une certaine Séraphine de Senlis.
— La peintre ! Je la connais. Il y a eu un beau film sur elle.
Villers-sous-Erquery (Oise) - "La ferme d'aliénés" dans les années 30
____________________________________________________________________________________
"Ils passèrent à côté d’un château d’eau, puis de- vant la mairie. Pierre repéra les caméras axées surla rue principale. Plus loin, ils laissèrent l’église sur leur gauche. Les hauts murs des fermes disaient la richesse de la terre, la richesse de l’histoire."
____________________________________________________________________________________
"Ils roulèrent un quart d’heure jusqu’au château de Raray où Cocteau avait tourné « La Belle et la Bête », et parvinrent par la Départementale 100 à Rully, pai- sible village de l’Oise."
____________________________________________________________________________________
Paris - Batignolles (17è arrondissement) Parvis de l'église - Place du Docteur Félix Lobligeois - page 263
"À 15 heures, j’ai couru devant le parvis de l’église des Batignolles et j’ai attendu, assis sur les marches. Elle est arrivée presque à l’heure, aé- rienne, splendide. Raoul, le SDF que je connais bien, m’a lancé : "Superbe ! Ne la perds pas, cette fois !"
____________________________________________________________________________________
Paris- Batignolles (17è arrondissement) - Square des Batignolles - page 209
"Ce dimanche, il dérogea toute- fois à la règle. Berthier opta pour une flânerie aux Batignolles, véritable village niché dans Paris. Dans la rue, les commerçants le saluaient avec respect et les habitants l’ignoraient superbement."
____________________________________________________________________________________
Paris (1er arrondissement) - Quai des Orfèvres - Palais de Justice - page 140
"À l’angle du Palais de jus- tice, il s’était arrêté sous le cadran solaire qui préve- nait tranquillement « HORA FUGIT STAT JUS », l'heure passe, la justice demeure. « Une devise qui s’ap- plique exactement à l’affaire de Clermont-de-l’Oise », avait-il remarqué. Comme pour marteler l’idée dans l’esprit des passants, une statue du Temps avec sa faux, une autre de la Justice avec son glaive et sa balance entouraient le cadran."
____________________________________________________________________________________
Paris (1er arrondissement) - Quai des Orfèvres - page 209
"Un dimanche sur trois environ, Berthier était de permanence. Il devait donc se tenir joignable à tout moment et, en cas d’alerte, regagner le Quai des Orfèvres le plus vite possible. Chaque fois qu’il avait osé prendre du bon temps pendant une per- manence, le téléphone n’avait pas cessé de sonner pour une enquête sur un lieu de crime ou pour une réunion soi-disant incontournable décidée par le divisionnaire."
____________________________________________________________________________________
Paris (17è arrondissement) - 36 rue du Bastion - page 310-311
"Porte de Clichy, il avisa la fa- çade du « Nouveau 36 », inspirée d'une toile de Sis- ley. Panneaux de verre émaillé aux nuances de gris, bleu et crème, le tout à l'épreuve des balles. Il se gara dans le parking de l’immeuble de dix niveaux qui jouxtait la toute neuve Cité judiciaire dans le XVIIe arrondissement. Le changement ne l’effrayait pas. Il y voyait de nouvelles opportunités et sur- tout un désenclavement de la Crim’, trop long- temps confinée au Quai des Orfèvres et éloignée des autres brigades avec lesquelles la coopération devenait primordiale."
____________________________________________________________________________________
"Sur l’autoroute du Nord, Malavaux prit la sor- tie pour Crépy-en-Valois et roula une dizaine de minutes dans la plaine où le blé d’hiver verdissait à perte de vue. Sur la droite, les vestiges d’une tour démolie lors de la guerre de Cent Ans au centre d’un village nommé Montépilloy."
____________________________________________________________________________________
Senlis (Oise) - Prieuré Saint-Maurice - page 290
"À la découverte de la salle prêtée par la ville de Senlis, Berthier ouvrit de grands yeux. Au prieu- ré Saint-Maurice, l’ancien dortoir des moines du XIIIe siècle était surmonté d’une charpente ex- traordinaire qui ressemblait à une coque de ba- teau retournée. Les rayons du soleil passaient par des fenêtres à petits losanges et frappaient un car- relage à motifs de dragons. Cet endroit magnifique avait quelque chose d’incongru pour organiser une souricière."
____________________________________________________________________________________
Senlis (Oise) - Cathédrale - page 291
— Je peux vous ouvrir la galerie extérieure de la cathédrale, proposa l’homme des services tech- niques. Elle surplombe la place et fait pratique- ment le tour de l’édifice. On y voit sans être vu. Elle est interdite au public. Mais je vous préviens, c’est plein de fientes de pigeon...
____________________________________________________________________________________
Senlis (Oise) Cathédrale - Chapelle Sainte-Mare - page 300
"Malavaux repositionna son postiche de barbe décollé par les soubresauts sur les pavés. Lui et sa nounou entrèrent dans la chapelle Sainte-Ma- rie. Plafond bleu nuit piqueté de fleurs de lys do- rées. Lampe rouge en forme de cœur flamboyant au centre. Colonnettes sculptées avec griffons. Vi- traux de simples losanges verdâtres."
____________________________________________________________________________________
Senlis (Oise) - Place Henri IV - page 294
"Une autre raison poussait Pierre à mentionner Senlis. Les rues de cette ville médiévale lui rappe- laient immanquablement la Libération. Lors d’une parade dans la sous-préfecture, coiffé de son béret et muni de son brassard FTP, il avait bombé le torse sur les pavés de la place Henri IV. Les filles en liesse s’étaient jetées à son cou. L’une d’elles ne l’avait plus quitté d’une semelle pendant plusieurs jours. Ils avaient fait l’amour à la sauvette dans une maison abandonnée."
____________________________________________________________________________________
Crépy-en-Valois (Oise) - Place du Paon, aujourd'hui Place Michel Dupuy - page 27
"— Je me souviens de la place du Paon où je suis née à Crépy, il y avait deux maisons qu’on appelait « le Singe vert », je ne sais pas pourquoi « le Singe vert », et tout de suite après, il y avait l’hôtel des « Trois pigeons », je ne sais pas pourquoi ils étaient trois, ces pigeons, d’habitude, ils vont toujours par deux, toujours est-il que, gamines, on jouait à la marelle sur les pavés et on se tordait les chevilles, les parents nous criaient dessus parce qu’on salissait nos habits, les parents, ils n’étaient pas de la famille de Crésus si vous voyez ce que je veux dire, hein, Monsieur Pierre ?"
____________________________________________________________________________________
Crépy-en-Valois (Oise) - Place du Pilori - page 240
"— Vous vous souvenez de la place Gambetta qu’on appelait avant la place du Pilori ?
— Le danseur de tango argentin – vous savez celui qui ne se tait que pour boire –, il vous a pla- quée, hein, Denise ?
— Mais la place du Pilori n’était pas en Argen- tine, Monsieur Pierre !"
____________________________________________________________________________________
Creil (Oise) - Urgences de l'Hôpital - page 194
Enfin sur l’autoroute A1, Berthier écrasa l’accélérateur et frôla les véhicules à la manière d’un squale. Quarante minutes après, il arriva à l’hôpital de Creil en faisant flasher tous les radars. Il retrouva Malavaux en grande conver- sation avec deux infirmières.
— Ah, patron ! Ces charmantes demoiselles ne veulent pas croire à mon héroïsme. C’est un monde !
— Elles sont héroïques tous les jours, elles... Alors, qu’est-ce qu’il s’est passé ?
____________________________________________________________________________________
Auger-Saint-Vincent (Oise) - Le village - page 271
"C’était fin 1943, quand un avion anglais a pa- rachuté un conteneur sur une zone qu’on avait balisée avec des torches près d’Auger-Saint-Vincent. Vite, on a fait disparaître le parachute et ouvert le "supposi- toire", comme on disait. Dedans : des revolvers, des munitions, des grenades offensives. On a déguerpi à toute allure avant d’être dénoncés."
____________________________________________________________________________________
Beauvais (Oise) - Parc Marcel Dassault - page 274
"Il tenta alors de se divertir avec de la musique tech- no à fond dans son casque audio. Tout le rame- na à la conférence. Il décida donc d’aller marcher dans le parc Marcel Dassault à Beauvais. Respirer le bon air, courir dans les allées bordées de buis, faire le tour du bassin en se saoulant du bruit de ses pas, puiser profondément dans ses ressources pour se détendre. Résultat : il prit conscience de l’échec éventuel, et en tout premier lieu, la honte."
____________________________________________________________________________________
Beauvais (Oise) - Archives départementales, rue de Tilloy - page 47
"Il prit le train à la gare du Nord et arriva à Beauvais une heure et quart après, sans embou- teillage, sans la nécessité de se garer et le stress qui va avec. Un taxi le conduisit rue de Tilloy, dans une zone qui hésitait entre la ruralité et les services ter- tiaires. Les archives départementales de l’Oise se si- tuaient près d’un inévitable rond-point et se com- posaient de trois bâtiments reliés par des passages couverts. Dans le hall l’attendait « le gosse », comme il le surnommait. Cédric, petit, roux, les yeux verts toujours en alerte, l’accueillit plutôt froidement."
____________________________________________________________________________________
Photos du Musée Henri Theillou (Centre Hospitalier Isarien),
Réfectoire de l'asile de Clermont-de-l'Oise, ca 1935
Dortoir de l'asile de Clermont-de-l'Oise, ca 1935
Les commentaires récents